Ce matin, je prends un petit-déjeuner copieux à l'hôtel Salobreña. Mes voisins sont anglais et tout ce qu'il y a de plus british. Ils sont discrets et posés, comme j'aime. Voilà ce que je serai peut-être dans 30 ans, si une sirène venait un jour s'accrocher à mon bras...
Une ferme aquacole au pied de l'hôtel... Chaque année l'aquaculture se développe pour compenser les ressources halieutiques naturelles en diminution. Et si on arrêtait de se multiplier. La Planète ne pourra pas toujours nourrir l'humanité face à une démographie galopante.
L'entrée d'Almuñecar est située à 2 km de l'hôtel. Nous avons campé là avec les parents il y a plus de 40 ans. Le premier été, nous avions lié amitié avec Dolorès, mère de 5 enfants, femme de marin-pêcheur. Elle vivait dans une cabane sur la plage... L'été suivant, le mari était mort, la cabane avait été rasée, et Dolorès vivait sur la même plage sous une barque retournée entourée de chats, avec ses enfants qu'elle nourrissait de petits poissons frits en attente d'un petit logement social... Quand nous sommes revenus l'été suivant, Dolorès avait enfin un toit décent, avec tout proche un carré de jardin. Je me souviens d'y avoir découvert des cacahuètes fraîches, elles poussent sous terre accrochées à des racines, comme des pommes de terre!!! Depuis, Almuñecar s'est considérablement développé, des immeubles ont surgi à flanc de colline...
Depuis, bien des vies ont passé. Maman me rappelait la phrase préférée de Dolorès : "vivemos pobres, pero felices", "nous vivons pauvres mais heureux", et c'est bien là un des mystères de la vie qui donne parfois un coeur immense et gai aux plus pauvres. Sur les hauteurs de la ville, j'aurais voulu demander à cet "anciano" si il avait entendu parler de Dolorès. Mais qui se soucie du souvenir de Dolorès qui vécut là sur cette plage, avec ses petiots sous une barque retournée, dans l'autre siècle...
Voilà une nouvelle autopista en cours de finition, elle surplombe ma route côtière. Dans quelques semaines, elle sera livrée au flot croissant d'automobilistes. Est-ce que my sweet GINET sera assez docile pour monter un jour là-haut?
Quelques lacets plus loin, un aqueduc qui fut peut-être en son temps lui aussi taxé de démesure...
Entre la route et la mer, un rocher s'est mué en lieu de prière, de croyance et de dévotion... Vierge de la mer, priez pour nous....
Derrière chaque canne, derrière chaque cliquetis de moulinet, le souvenir de mon père...
Encore une voiture du temps jadis qui aurait pu croiser la Simca Aronde de notre enfance...
Le sculpteur a choisi sans hésiter le camp des aficionados des courbes généreuses...
Malaga est une très belle ville, tournée vers la mer... Elle nous offre aujourd'hui 16 Février une journée de plein-été...
A la revue de presse du jour, sur le beau paseo maritime de Malaga: "les bombes reviennent à Sarajevo mais par amour..."
Vous n'avez pas oublié : A Barcelone, il était inscrit "BESOS" sur une grande cheminée. Cette fois, à la sortie de Malaga "NO A LA GUERRA". Barcelone, Malaga, deux superbes villes, et deux messages d'amour érigés vers le ciel...
A la sortie de Fuengirola, des remparts sur une colline. De l'autre côté, au bord de la mer, mon hôtel BEATRIZ PALACE, imposant...
Voilà ce que je découvre depuis ma chambre. Je n'ai pas le temps de profiter de la piscine d'autant qu'après le soleil estival de Malaga, la pluie menace ce soir. Ci-dessous, petit coup de zoom de mon balcon sur la plage : les surfeurs et les pêcheurs.
C'est par là que je suis rentré en poussant my sweet GINET harnachée de mes bagages. Je ne demande jamais la permission d'entrer avec "ma femme", nous sommes indissociables, dans les halls 2 étoiles comme sur les tapis rouges des palaces cinq étoiles. Mais cette fois, j'ai perçu un peu d' étonnement, j'ai dû dire à Maria-Josefa que j'avais aussi une voiture en France, une maison à moi, 3 cartes de crédit et un sponsor, elle a semblé à peu près rassurée, j'ai même eu droit à titre exceptionnel de monter ma monture dans ma suite à 4 lits... On m'a même donné un bon pour une séance de thalassothérapie à partir de 19h30. Merci merci Maria-Josefa.
Encore de beaux tableaux pour m'accueillir dans ma chambre. Celui-ci me rappelle le lac de Côme. Si ce n'est lui, c'est tout comme...
Les chiffres du jour : 16 ème étape : SALOBREÑA / FUENGIROLA : 130,97 km / 19,85 km.h
Pour rester dans les chiffres, l'outil-statistique indique qu'à ce jour 9739 pages ont été feuilletées par 1337 visiteurs depuis mon départ de la maison voilà 16 jours. Merci à vous tous de me suivre ainsi tout au long de ce voyage.
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